2e bilan intermédiaire ETCLD
Louis Gallois, président du Fonds, présente le deuxième bilan de l’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée, publié par le Fonds début septembre 2019.
Quels sont les enseignements majeurs de ce 2e bilan intermédiaire ?
Le deuxième bilan intermédiaire de l’expérimentation confirme largement les conclusions du premier. Il permet aussi d’insister sur certains défis qui sont apparus plus prégnants à mesure que l’expérimentation gagnait en maturité :
- La triple conviction de départ est à nouveau vérifiée : nul n’est inemployable dès lors que l’emploi est adapté aux capacités et aux compétences des personnes. Les travaux utiles, non concurrents des emplois marchands et des emplois publics, sont d’une grande diversité autour des trois thématiques : la cohésion sociale et la lutte contre l’exclusion, la transition écologique et le développement du tissu économique local. Enfin les financements existent dès lors que l’on prend en compte le coût de la privation d’emploi de longue durée pour les collectivités publiques et les recettes générées par la mise à l’emploi au profit de ces mêmes collectivités.
- Deux territoires sont pratiquement parvenus à l’exhaustivité, concernant les personnes ayant exprimé leur souhait d’être embauchées ; ce qui confirme qu’elle est un objectif réaliste, même s’il paraît plus rapidement atteignable en zone rurale ou semi rurale qu’en zone urbaine.
- La dynamique territoriale apparaît toujours essentielle pour le succès de l’expérimentation ; il convient de rester vigilants sur sa robustesse et sa qualité.
Quels sont les principaux enjeux pour la suite de l’expérimentation ?
Trois sujets apparaissent désormais clés pour le succès de l’expérimentation. La formation des salariés des EBE, tout d’abord, car elle est essentielle pour permettre à ces derniers de progresser et d’accroître la valeur ajoutée de leur activité. Le management de l’expérimentation, ensuite, avec une clarification nécessaire des rôles respectifs des Comités locaux (et leur équipe projet), des Conseils d’administration d’EBE et des directeurs d’EBE, ainsi qu’une meilleure structuration des organisations au sein des EBE. La création de nouvelles entités au-delà de 80 à 100 salariés paraît nécessaire. Enfin, le modèle économique des EBE doit assurer leur pérennité : cela suppose un équilibre entre la progression des recrutements vers l’exhaustivité et la croissance du chiffre d’affaires.
Ce 2e bilan confirme-t-il la nécessité d’une 2e loi pour prolonger et élargir l’expérimentation ?
On le sent bien, la dynamique de l’expérimentation est liée à son extension. Les territoires actuels y trouveront la visibilité qu’ils recherchent sur leur avenir. Cette extension ne peut qu’enrichir les pratiques, mettre en valeur la diversité des situations et augmenter la probabilité de succès. Mais surtout, cette extension a, en elle-même, une capacité de mobilisation sans pareille de tous les acteurs, au plus près des territoires, pour mener la lutte contre le chômage de longue durée et assurer le droit à l’emploi pour tous. Le nombre des territoires candidats à une deuxième étape de l’expérimentation en est l’illustration. Il est ainsi essentiel qu’une deuxième loi permette d’engager cette deuxième étape aussi rapidement que possible.
Pour aller plus loin :
Deuxième bilan intermédiaire de l’expérimentation
Pour consulter le premier bilan intermédiaire (publié fin 2018) :